vendredi, juin 23, 2006

Sur les pistes de MONGOLIE




Notre premier bivouac mongol fut une belle récompense après tous ces kilomètres : Montagnes colorées, petit cours d’eau, troupeau de moutons, de chèvres et de yacks furent le décor prometteur de notre arrivée au pays de Genghis Khan.






Mais quand nous nous lançâmes, toujours en direction de l’Est, nous découvrîmes que bien que GPS et carte indiquent une route jusqu’à Oulan Bator, l’absence de goudron est de rigueur en Mongolie ainsi que l’inexistence de toute signalisation.
Nous l’apprendrons plus tard mais une chose est sure, c’est qu’en Mongolie on ne peut être sur de rien…

Nous voila donc partis enthousiastes sur les pistes de Mongolie. Mais notre formidable élan se brisa le nez sur un col raviné !
Vous vous souvenez de la « route des crêtes » à Cassis ? Et bien vous reprenez la même, mais sur une mauvaise piste et sans personne pour nous aider … On a eu beau scruter l’horizon pour voir arriver Andrick et Michèle dans leur camping-car, nous étions seuls dans notre galère et l’Ami 6 ne voulait rien savoir : c’était définitivement trop raide pour elle.
Il nous a fallu décharger tout notre barda pour tenter de la soulager.
On commençait à se demander s’il faudrait camper là en attendant qu’une jeep passe pour nous tracter, quand elle a enfin fait quelques mètres, puis un peu plus jusqu’à ce qu’en trois étapes, avec une bonne poussette et plusieurs litres de sueur écoulés nous parvînmes à lui faire gravir la côte après deux heures d’effort !

C’est exténués, après 3 voyages pour redescendre chercher nos affaires que nous sommes finalement passés de l’autre côté de celui que nous baptiserons « le col de la mort » !

Dire que nous n’avions parcouru que 50 kilomètres sur les 1600 qui nous séparaient encore d’Oulan Bator ! On était en droit de se demander combien d’autres cols comme celui-ci nous attendaient …
Par contre ce à quoi on ne s’attendait pas c’était de déchirer un de nos pneus tout terrain à 3 km de la première ville. Et hop ! Une roue de secours en moins …

La petite ville de Bayan Olgi, peuplée à 97% de kazakhs est plus représentative de cette culture que le Kazakhstan lui-même. Par exemple on y parle kazakh, alors qu’au Kazakhstan on parle en majorité russe.
Difficile pour un pauvre français de ne pas y perdre son latin quand il commence tout juste à apprendre le mongol !
D’ailleurs nous avons tout de suite été mis au parfum de la gastronomie locale et pénétrant dans un « café » de bon matin … Le petit déjeuner nous a été servi directement : au menu thé au lait salé (Mmm bien bon le café) et en viennoiserie, une soupe au lait avec des petits raviolis de mouton qui flottent dedans. A 9h du matin ça dégomme !



Vivifié par le mouton, Steph était d’attaque pour le « chek up » matinal de l’Ami 6. Heureusement qu’il était en forme car il s’est rendu compte à notre grand damne qu’un amortisseur avant était définitivement HS ! Changement de programme on ne part plus dans l’heure, et voila Stéphane à nouveau à la recherche de pièces. Quand un homme l’accoste et l’enjoint à le suivre jusqu’à son garage.

Et LA ! Steph a cru qu’il rêvait !
Devant ses yeux, toute jaune ... une Deudeuche !
D’où sort-elle, perdue dans le Far Ouest mongol ? …
Elle avait été amenée par deux espagnols, surement aussi farfelus que nous. Mais la pauvre n’aura pas eu le temps de voir grand-chose de la Mongolie et sera restée sur place, faute d’allumage …

Mais pour nous ce sera une aubaine car nous avons négocié sa roue de secours toute neuve qui a remplacé notre pneu irréparable.
De plus le patron du garage nous a sortit de derrière ses fagots deux amortisseurs à gaz. Après une modification nous avons pu les adapter sur l’Ami 6.
Il a bien fallu la journée pour opérer la bête mais finalement autant de temps sera nécessaire pour publier la page précédente du blog ! Et oui, parfois ça peut s’avérer très long de parvenir à vous envoyer ces quelques photos ...








C’est donc avec des supers amortisseurs de jeep que nous avons repris la piste, jusqu’au lac de Tolbo. Dans ce lac aux reflets merveilleux, on y pêche les nuages ! …
Mais on y attrape aussi tellement de poissons que Stéphane a dû s’arrêter car nous n’aurions pas pu tous les manger !
Le repas de ce soir d’anniversaire fut un des meilleurs de tous nos bivouacs.







C’est pour nous rendre à un autre lac encore plus grand, que nous quittâmes Tolbo le lendemain matin, chassés par des nuées d’insectes.
Après lui avoir fait grimper des cols impossibles, nous lui fîmes cette fois prendre le bain à plusieurs reprises. Au bout du 4eme passage à gué, elle semblait aimer ça, tant et si bien que dans le dernier elle décida de s’arrêter faire des bulles ! Et sans l’aide d’un gros camion russe, elle serait restée apprendre la brasse coulée …



Le Lonely Planet donnait les coordonnées d’un observatoire situé au bord du lac de Khovd, et c’est en suivant le tracé du GPS que nous parvînmes à cette tour métallique, dressée prés de quelques yourtes. Au sommet nous ne pouvions même pas embrasser du regard l’immensité de l’étendue d’eau qui se confondait à l’horizon avec le bleu du ciel. La berge de roseaux verte et jaune dessinait des contours découpés de canaux et de marais, dont le réseau forme un véritable paradis pour les oiseaux.


Tout autour du lac s’égrainent des yourtes, petits dômes blancs autour desquels se regroupent les bêtes. Et c’est dans l’une d’entre elles que nous avons été invités pour la première fois. Nous venions juste regarder l’avifaune du haut de l’observatoire, mais étant si proche des gers, nous ne sommes pas restés seuls longtemps. Un vieux Monsieur accompagné d’un plus jeune, un peu étonnés de notre présence et surtout intrigués par notre monture, vinrent nous saluer. Le vieil homme nous invita à venir boire le thé sous la yourte. Enfin nous allions pénétrer dans la tente mythique dont le nom mongol est en fait « ger », la « yourte » étant une appellation russe.
La spontanéité de l’invitation était sympathique et nous étions heureux de vivre ce moment symbolique de cette façon spontanée. Cela aurait été si décevant d’être dans un cérémonial organisé par un guide dans une famille qu’on paye pour recevoir les touristes (ce que connaissent en général la plupart des travelers).

Nous avons été présentés à la grand-mère qui pressait dehors un fromage entre de grosses pierres. Lorsque nous avons été invités à entrer sous la ger nous avons pris garde à respecter les coutumes apprises dans nos guides, comme de ne pas s’essuyer les pieds à l’entrée afin de ne pas marcher sur les esprits, et de prendre place en contournant le poêle central par la gauche.

Toute la famille s’est alors regroupée à l’intérieur et l’on nous a servi le thé mongol : une sorte de lait chaud salé, accompagné de petits pains. La saveur, un peu écœurante à la fin n’est cependant pas désagréable.

Mais en fait d’un simple thé nous aurons un second repas, alors que nous avions déjeuné deux heure avant …Sortant du poêle où elle les avait mis à cuire à notre arrivée, la maîtresse de maison nous servi des raviolis au mouton, accompagnés de ketchup ! Cela ne doit pas être la recette originale mais ça aide à faire passer la dernière boulette que votre estomac refuse.


La technique de cuisson à la vapeur est ingénieuse, on insère à l’intérieur du poêle une grande gamelle pleine d’eau portée à ébullition. Par-dessus vient se caler un couvercle où l’on pose les petits raviolis. Le tout est recouvert d’une bassine en métal retournée.
Ces « buuz » étaient les meilleurs qu’on ai mangés, et nous avons même goûté au fromage.



Pendant tout le repas les enfants ont tourné bruyamment autour de nous en essayant d’attirer l’attention mais en filant se cacher dés qu’on voulait les prendre en photos. Quand ils ont commencé à jouer aux lutteurs (sport national) dans ce tout petit espace la famille les a regardé d’un air bienveillant. Mais quand l’un d’eux s’est inévitablement cogné, on l’a laissé pleurer « parce que ça rend fort » !



Puis nous avons participé au rassemblement des chèvres pour la traite. Il s’agit de les attraper pour les attacher entre elles par le cou têtes contre tête. Elles s’étranglent un peu mais on nous a assuré qu’il n’y avait pas de problème … On aurait quand même pas aimé être à leur place …



Séduits par ces gens et par la beauté du lieu nous avons finalement prolongé l’étape de deux jours.














Notre voiture restée au pied de l’observatoire, ils venaient régulièrement nous rendre visite pour emprunter les jumelles d’Emmanuelle afin de mieux observer leurs troupeaux. Elles ont dû être mises entre toutes les mains tellement elles suscitaient d’intérêt.

Ou bien ils venaient disputer une partie d’échecs avec Stéphane ou même simplement « discuter ». Ils nous on même prêté leur barque ce qui a permis à Stéphane de sortir sa canne à pêche, mais le lac s’est révélé plus vaseux que poissonneux et on a servi de repas pour les moustiques. Par contre Emma s’est régalée car elle a pu observer pour la première fois des Spatules, grands échassiers blancs au bec plat et le rarissime Pygargue de Pallas, un magnifique rapace pêcheur.












Il faut dire que ce lieu fait partie de la Reserve Naturelle de la région de Khovd. Notre hôte était en fait un « ranger » et il nous a prêté des documents extrêmement intéressants concernant l’écologie locale.
Ce lac, ainsi que tous ceux qui composent le bassin hydrologique de l’Ouest mongol, fait partit d’un système clos assez exceptionnel. En effet aucune des nombreuses rivières qui sillonnent cette région ne parvient à une mer. Etant donné qu’il pleut très peu dans cette région, tout l’approvisionnement vient du ruissellement depuis les montagnes. Ainsi son équilibre est fragile et nécessite d’être protégé car il représente une des ressources en eau douce les plus importante d’Asie Centrale. Toute la vie humaine et animale dépend de cette réserve d’eau et si elle venait à se tarir c’est des milliers d’éleveurs qui seraient contraints de quitter la région, ainsi qu’une biodiversité unique qui disparaitrait. Nous ne nous étendrons pas plus sur le sujet mais plusieurs pressions telles que le surpâturage, la pollution par les exploitations minières, le développement hydro-électrique, etc … menacent sérieusement ce délicat réseau. Ainsi nous avons commencé à réaliser que cette terre que nous croyions vierge et préservée commence déjà à être dégradée par les intérêts financiers nationaux et internationaux …


Ce fût difficile de se résigner à quitter cet endroit reposant et cette généreuse famille, mais 1500 km nous attendaient encore, et pas les moindres … Nous vous avions fait rêver avec notre belle aventure ? Dites vous que l’aventure a commencé en Mongolie et que le reste était une simple balade à côté …

Après la douceur du lac de Khovd et le plaisir d’être au bord de l’eau, a commencé la rudesse de la steppe aride et désertique, une sorte de retour aux paysages du Kazakhstan … Sauf que nous avions eu notre dose de désert et que nous ne rêvions que des grandes plaines herbeuses qui illustrent si souvent la Mongolie.
Et bien non, sachez que ce pays est extrêmement varié et qu’il existe aussi ici un immense désert que l’on nomme le Gobi et qui s’étend sur presque tout le sud de la Mongolie. Ses dunes de sable sont certainement pleines de charme, mais les immenses étendues sèches, jaunes et sans vie que nous traversâmes en le longeant par le Nord sont extrêmement monotones. Vous ajoutez à cela ce que l’on appelle communément une bonne grosse « tôle ondulée », c'est-à-dire une piste criblée de mini vagues qui ne peuvent se passer qu’à plus de 100km/h ou à moins de 20 si on ne veut pas tout casser avec les secousses (vous devinez l’option que nous avons prise …).
Cela donne un cocktail un peu long et morose. Pour couronner le tout nous avons crevé à nouveau et bien sûr le pneu a été déchiré, ce qui ne nous laisse plus qu’une seule roue de secours (on ne fait pas les choses à moitié dans ce pays). Il faut l’avouer cette étape a eu raison de la patience d’Emma qui rêvait d’un cours d’eau ou même juste d’un sceau d’eau … Et interdit de se verser une gourde sur la tête, nos réserves étaient pour le coup vitales. Nous étions en fait dans un désert de cailloux. Vous n’imaginez pas comme ça peut être triste des cailloux à perte de vue. Au bout du deuxième jour on voyait même des mirages de lacs et on pariait pour savoir si on allait finir dans l’eau ou si l’un de nous était victime d’hallucinations…

Le décor étant planté : très chaud, très sec et très poussiéreux, le meilleur était à venir.
C’est sur les coups de midi le 3em jour, quand le soleil est à son zénith et que l’on commence à avoir faim, alors que nous n’étions plus qu’à 30 km d’une ville, que soudain un grand bruit retentit, et la voiture s’affaisse du côté droit !
Sur le coup nous avons cru que nous venions de perdre une roue. Mais c’était pire que cela : le tirant de suspension avant droit venait de casser net, nous immobilisant sur place.
Nous vous passons les explications mécaniques, mais d’après la tête de Stéphane, cette fois si ça avait l’air sérieux. Emma a commencé par essayer de faire un peu d’ombre au mécano qui promettait d’en avoir pour des heures (faut bien se rendre utile …)
Mais grâce à une petite pièce amenée en double Stéphane a pu imaginer une réparation ingénieuse, remplaçant la soudure qui semblait indispensable. Cependant il lui faudra environ une heure juste pour scier l’épaisse pièce d’acier.
Nous avons finalement pu repartir 3h après mais nous avons perdu beaucoup de garde au sol du côté droit, ce qui n’est pas génial pour rouler sur les pistes …
C’est donc penchés et affamés que nous sommes arrivés à Altai en fin d’après midi.

Après s’être jetés dans le seul resto ouvert on s’est préoccupé de refaire le plein d’essence, ce liquide précieux étant assez rare dans la région. En effet la veille nous avions dû acheter 20 l à un habitant de Darwi, les deux stations du village étant vides !


Altai étant une capitale de région nous pensions trouver du « benzine » sans problème et les stations étaient effectivement nombreuses. Mais arrivés à la première, on nous fait signe qu’il n’y a rien, nous allons jusqu’à une seconde, même chose, et ainsi de suite dans 5 stations ! Nous finirons par suivre un homme en moto qui semblait poursuivre la même quête, et qui nous amena à la seule pompe, invraisemblablement cachée, qui était approvisionnée.

Au quatrième jour nous nous demandions quelles surprises nous réserveraient encore cette journée … Et comme le secret de la Mongolie est d’être imprévisible, ce fut le sable qui nous cueillit de bon matin. Tout contents de quitter la tôle ondulée nous nous y jetions de bon cœur tant est si bien que nous y restâmes plantés, à deux reprises !!!
On a ainsi enfin sortit la pelle que nous transportions depuis la France … Mais c’est finalement les occupants d’une jeep qui nous ont sortit de ce mauvais pas.

Nous atteindrons en fin de journée notre première rivière depuis des jours. Evidemment il fallu aussi la traverser et même si elle était peu profonde, la longueur du gué était impressionnante. Mais une fois passé sans encombre c’est avec une joie débridée que nous nous jetâmes à l’eau sans attendre.

C’est là qu’on se rend compte à quel point on peut avoir besoin de cet élément indispensable et comme on peut le chérir quand il vous a tant manqué …




Bien après sur notre route nous croiserons un étrange rassemblement de « gers ». Emma avait d’abord pris ça pour un « festival » et cherchait à entendre la musique ! Un Woodstock mongol ?
Bien naïve la jeune fille, après avoir détaillé la scène aux jumelles nous comprîmes qu’il s’agissait en fait d’une mine. Il faut savoir que l’exploitation des ressources minérales de la Mongolie est entrain de se développer à une vitesse grand V (il y en a plus de 300 dans le pays), en particulier la recherche d’or. Et oui, cela fait encore et toujours courir les hommes. Mais bien entendu cela s’opère au détriment des conditions sanitaires et écologiques. Car l’extraction requiert l’utilisation de grandes quantités d’eau qui restent polluées par les produits utilisés pour séparer les minerais. Les gens que nous avons vus autour de la mine doivent payer pour être autorisés à tamiser le sol afin de récupérer les restes de la grosse exploitation adjacente. Les enfants courent là au milieu, tout le monde vit en permanence dans cette poussière et boit l’eau polluée de la rivière. Immanquablement beaucoup sont malades, et ce sont des entreprises américaines et canadiennes qui orchestrent tout cela … Mais le « buisines » passe avant le reste bien entendu …

C’est devant cette scène révoltante que notre pompe a essence, qui nous enquiquinait sérieusement depuis des jours a décidé de nous lâcher définitivement. Ayant eu le temps de réfléchir à la question à chaque fois qu’elle nous avait fait le coup de la panne (c'est-à-dire une bonne douzaine de fois), la décision fut radicale : on la supprime et on fait appel au vieil Archimède. Qu’est-ce qu’il vient faire celui-là au milieu du désert nous direz-vous ?
Et bien « Eureka», si l’on met le réservoir en hauteur par rapport au moteur, plus besoin de pomper, la gravité appelle naturellement le liquide à descendre jusqu’au point le plus bas.
Nous avons alors démonté le réservoir annexe (qui n’avait encore jamais servi) et l’avons installé sur le toit. L’idée de géni a marché, et c’est avec ce nouveau look plutôt original que nous sommes repartit.

Il nous faudra au total 8 jours pour traverser toute la Mongolie, depuis Olgi à l’Ouest jusqu’à Oulan Bator. Une traversée qui restera une des plus épiques mais aussi une des plus belles.























L’arrivée dans la capitale fut cependant décevante après avoir fait tous ces kilomètres dans des endroits parfois extraordinaires, c’était un dur retour à la civilisation.
Nous avons été choqués en découvrant les usines aux abords de la ville, qui déversent littéralement leur fumée sur la citée. Quand on pénètre plus en avant on a l’impression d’entrer dans une nappe de brouillard et on ne peut s’empêcher de se retenir de respirer ! Puis on est assailli par les panneaux publicitaires qui jalonnent les rues. Enfin la circulation est aussi dense et dangereuse que dans toutes les grandes villes.
Ou est passé le romantisme et les heures de gloire, qu’évoquait le nom exotique d’Oulan Baatar, autrefois dénommée Ourga ? …
Nous avons l’impression d’être arrivés déjà trop tard dans cette citée dévorée par le capitalisme. Et oui, il a étiré ses tentacules jusqu’ici, alors que ce pays paraît si lointain …
Déjà les rues sont remplies de 4x4 japonais ou allemands, des voitures qui valent une fortune. On se cogne le nez sur des touristes a chaque trottoir et on entend presque plus parler anglais que mongol dans les boutiques.


Nous avons rencontré un français avec qui nous avons passé une soirée surréaliste dans un bar, entourés « d’expat » …Curieux moment que nous ne décrirons pas ici mais au cours duquel nous avons appris énormément de choses sur ce pays, et sur l’îlot que représente Ulan Bator, dit « U.B. » (prononcer « You Bi » ça fait mieux !) par rapport au reste de la Mongolie. Juste pour exemple, il y a 10 ans, peu après que les russes aient quitté le pays, il n’y avait encore aucune voiture dans la capitale, aucun panneau publicitaire. On ne trouvait qu’un seul hôtel et on ne pouvait déjeuner que dans deux restaurants ! Aujourd’hui il y a dans notre guide 10 pages consacrées rien qu’aux logements et aux bonnes adresses de restauration ….

Cela dit nous sommes heureux d’être arrivés jusqu’ici et en quelques jours nous avons rencontré des personnes vraiment sympathiques et qui nous ont beaucoup aidé.
Stéphane a notamment pu faire réparer la tige du pot de suspension, ainsi que la pompe à essence. Il a même trouvé deux autres amortisseurs à gaz pour les mettre à l’arrière.
Ainsi rétablie de sa « boiterie » et en pleine forme, c’est encore avec notre Ami de toujours que nous continuerons notre périple vers le Nord. En effet nous avons un petit paquet de médicaments à remettre à une famille qui vit prés du lac de Khovsgol. La piste promet d’être plus Rock&Roll encore, mais notre copain français nous a assuré qu’elle pouvait le faire. Alors plutôt que de louer une jeep avec chauffeur (pas d’autre choix pour se déplacer dans ce pays) et sacrifier notre autonomie, ce à quoi on ne peut se résigner, on repart pour de nouvelles aventures !

Merci beaucoup pour vos messages. Ils nous ont énormément touché et nous les emmenons avec nous pour nous soutenir, quand on sent que la patience s’effrite ! …